Les fleurs n’arrangeaient rien.
Il reste à respirer à l’envers.
Tu te sens si seul sous cette peau.
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You aren’t here to be everything to everyone.
(chani nicholas - aquarius - love horoscope feb 2018)
*
il y a la moitié du désir, un peu de sucre qui disparaît dans le thé et des nuages d'attente.
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last time, a friend told me "j'ai vu ça de toi sur FB ou insta chépu" i saw a snake in his tongue, j'ai cru perdre la mienne, comme si elle était devenue virtuelle, like a virtual snake (à la recherche de) quoi quoi something better, something real, quelque chose à toucher.
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il y a
certains
cercles
qui se
dessinent
tu ne sais
pas
*
violences policières identités en djelabahs coups de feux abîmés rond points pour aller au centre commercial et halls pisseux d’amours de jeunesse.
*
je portais des cheveux bleus mais tu disais rien
je portais des cheveux rouges mais tu disais rien
je portais une perruque mais tu disais rien
je portais des dreadlocks mais tu disais rien
l’amour dure longtemps
parfois
j’ai vu un éclair dans tes yeux rouges
j’ai un feu dans tes yeux jaunes
j’ai vu l’avenir dans tes yeux verts
j’ai vu l’amour dans tes yeux noirs
j’ai cru un instant voir le jour
l’amour dure longtemps
parfois,
tu ne crois pas ?
j’ai demandé à la lune
si elle pouvait voir mes avenirs
dans quels mondes j’appartenais
dans quels mondes je serai invité
tu crois que parfois l’amour
c’est pas une invention
pour perdre notre temps
une partie de ton corps
s’attache à la mienne
j’ai cru fusionner avec toi
l’amour est si fragile
parfois
l’amour est si fragile
parfois
de cette fusion, j'ai trouvé de l'or
dans mes mains
de l'or,
c'était toi
c'était toi
c'était toi
c'était toi
c'était toi
toitoi
toi
toi
toitoi
toitoitoitoitoi
toi
toi
*
maybe i am taking a nap
maybe i wanted to die yesterday
maybe i’ve seen the future
maybe i fell in love with you
last time we fucked
maybe it’s just a boring tale
maybe this capitalist world is
eating me so much
maybe i’ve seen ghosts
maybe i want to be a painter
maybe i love your ass
maybe i have hard times to express
my feelings
maybe my brown body is too connected
with my ancestors
maybe i’ve seen the future
again
maybe astrology is bullshit
maybe i’ve said something wrong
to you last time you needed my help
maybe i can’t ask for help
maybe this is so cruel
maybe life is a blessing
maybe i forgot your text
maybe i am too weak
maybe i pretend i am a strong boy
maybe this could be the end
maybe this is a new begining
maybe i wanna dream of flowers
and gardens
and rest the whole fucking day
without my phone
without all this toxic atmosphere
with futuristic plants
plastic birds
and this memory on repeat
on that
screen.
*
la prêtresse
So i fell down / deep inside your lips / craving for more / talking about angels and trees / you said something on the phone / this morning / that was like a song / a song to the priestess / she was looking at us
*
je te raconte quatorze histoires sans les terminer, une centaine de fois, les mêmes, j’aimerai être au centre puis disparaître, on ne sait pas, je t’écoute puis je pense à autre chose, comment écouter, je me suis aussi dit que je m’étais bien fait enculé par une idée inexacte, c’est tout.
*
on a écouté des centaines de fois
l'album " you are free " de cat power
tu sentais le pouvoir venir un peu
de mes draps
de mes paupières
de mes paupières
j'ai ouvert un lit de nouveautés
y'avait des nuages, des promesses
les draps étaient blancs et gris
tu sentais le pouvoir venir un peu
j'ai refermé la fermeture éclair
y'avait de l'herbe sur le lit
c'est parti si vite, comme un bobo
j'ai fermé un peu l'oeil gauche
tu as regardé sous le coussin
y'avait un canif, un peu d'eau
tu as mangé du sel séché sur ma peau
dans le lit, tu as trouvé de l'or
de la terre, du miel dans des pots
nous nous sommes retrouvés dehors
on a écouté l'album encore une fois
un lit dehors, c'était presque vrai
tu sentais le pouvoir venir un peu.
*
j'ai une conjonctivite, du coup les yeux rouges, elle me dit " tu devrais mettre du khol, c'est pas grave t'es un sahraoui toi ça se verra même pas " je me suis retrouvé avec les yeux noirs
*
fish feelings :
It's ok to be mad. It's ok to not feel comfortable. Its ok to say no for love. To not give love when people are asking you for that. It's ok to refuse. It's ok to take your own space. To let yourself free. It's ok to not apologize. It's ok to be by yourself. It's ok to do your own things. Stop thinking about your family a nd your friends. It's ok to not be present. It's ok to not say yes because you feel insecure or uncomfortable. It's ok to speak your own truth. It's ok to survive in this world. It's ok to take a break. It's ok to look at fishes in a restaurant, forgetting some nightmares. It's ok to center love in your world and your words. It's ok to be what you have to be. To take all these decisions. It's ok to embrace yourself. It's ok to cry when you feel happy. It's ok to smile at strangers. It's ok to make yourself home, from nowhere. It's ok to take risks and to feel weary. It's ok to feel sad and listening to a sad song. It's ok to not call your parents because you feel tired. It's ok to breathe. It's ok when things don't work out. It's ok to say " i love you " to someone you love. It's ok to avoid toxic people. It's ok to be honest with your emotions. It's ok to be unapologetic about yourself.
*
Il est à moitié nicaraguais
Et guatémaltèque
Cuauhtēmallān
Son grand père
est Africain-Américain
Sa grand-mère
Est à moitié
Autochtone
Il représente à lui-même
toute une lignée
de voix
Un héritage de despair
et
Disparitions
Et regroupe les meilleures histoires
du monde.
*
in the middle of this hard conversation / i felt a desert under my tongue / you asked me " what are you thinking about " / i said " nothing " / maybe a little of sadness on my teeth, too / maybe an ancestor asked me something / at the same time / something you should know / " something you should know " / that same hunger / that same hunger for knowledge
*
les visions
en cherchant à me faire un tatouage, qui reprendrait les feuilles de palmiers de certains arbres qui entouraient les tribus familiales et qui encerclaient mes cils, mes paupières et mes bouches, je suis tombé sur une image de moi même il y a trois cent ans, assoiffé d'amour près d'un rocher, dans un des villages d'où viennent mes ancêtres et j'ai vu ce signe, coincé derrière la gorge qui cherchait à renouer avec ma peau et ma paume. il m'a dit " T. tu seras un T., hanté par l'amour et la liberté, tu libèreras les tiens par l'amour et la poésie. "
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C'est drole au moment où t'as voulu rajouter des brindilles de toi dans le feu qui consume déjà pas mal de corps, j'ai vu l'harmonie de tes espérances et les détails francs de Nous, - j'ai pensé alors a ces Amours lourds -, nos tendres terres un peu disséminées par Internet et un peu, un chouïa (?) de café filtre de la veille, s'étaler sur ta langue joueuse (tu nous parlais en quelle langue déjà ?)
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kai cheng wrote on Facebook :
16. Being an artist is not the same thing as being a leader, a counselor, a community organizer, or an activist. Those are separate roles that come with separate responsibilities. Just because I may be someone's counselor does not make me everyone's counselor. My art does not obligate me to perform the responsibilities of anything other than an artist for the public.
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c'est fascinant à voir, peut-être même de remarquer, quand on est amoureux ou amouraché d'une personne ; la manière de reproduire inconsciemment les mêmes tics de langages, les mêmes rites, la même manière de positionner son corps dans l'espace, de parler avec les mains, de placer tel accent sur telleS phraseS, d'utiliser tels mots, de marcher presque pareil, de regarder un peu de l'autre côté de la même façon, de se rappeler que l'autre passe un peu par soi quand on se rend sensible ou disponible à ça.
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nous nous sommes perdus / en chemin / j'ai demandé à ta mère / si c'était pas trop loin / elle m'a dit / c'est plus loin que nos terres fertiles / mais c'est plus proche des montagnes / là-bas / I thought you were / talking about a dream / mais j'étais bien réveillé / j'ai fantasmé / peut être / sur du cuir / j'ai aussi rêvé de fuir
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last time / I didn't have time for / this / you told me / how much of yourself / do you know / I told you / un milliard d'éclats / de croisements clairs / de fautes / d'attentes / I didn't have time for / this / today / I didn't ask / if you were alright / you were just looking / at a TV show / drinking tea / murmurant des phrases banales / how are you doing / I went outside today / and I didn't have time for / you.
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c'est vrai
que je te vois
construire des bases d'identités,
des nouveaux pilliers
pour mieux exister ici,
au milieu des autres
mais je me suis demandé
si ces bases
importées
par l'Empire
ne t'empêchaient pas
de manger
un peu de toi,
te nourrir au fond,
de te (dé)révèler
aux Autres qui sont toi,
mais qui dorment encore
dans tes rêves
tes échappées
tes cascades
tes forêts
tes crises
tes amnésies
tes
différentes
peaux,
tes mémoires
interrrompues
" bah j'aurais pu
t'embrasser sur le
front pour voir
la mer "
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if equality feels like an oppression, you are certainly experiencing privilege. Good night.
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I THOUGHT I WAS BELONGING TO SOMEWHERE BUT I WAS/AM BELONGING TO MY ANCESTORS.
I THOUGHT I WAS BELONGING TO SOMEWHERE BUT I WAS/AM BELONGING TO MY ANCESTORS.
I THOUGHT I WAS BELONGING TO SOMEWHERE BUT I WAS/AM BELONGING TO MY ANCESTORS.
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about moonlight :
one day
i went to the cinema
to watch a movie
it was a love story
between two people
who looked like me
for the first time
i’ve seen a love story
between two people
who looked like me
i felt I was existing
for the first time
*
its so wonderful how your life is easy / which life, you are asking. / you got the right hair, skin color / which color, you are wondering. / you can make a mistake / everybody will still think you are angel / you can kill somebody / everybody will say you had some troubles when you were a child / you can walk as a princess / smile at people in the street / withdrawing yourself in a dreamy world / without any problem / which dream, you are asking me. / I don't know / I never knew
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bah entre les prophéties autoréalisatrices, les dissonances cognitives, les faux souvenirs et les corrélations illusoires; je suis à la recherche d'où je suis, de qui j'étais et vers quoi je serai.
*
statut Facebook - 25 février 2017
arretez de brandir chaque arabe qui réussit (genre remporter un cesar) comme un exemple de la réussite, de l'intégration à la francaise. et par la même occasion, arretez de descendre un arabe qui s'est gourré, trompé ou a fait de la merde comme un exemple qui confirme certaines idees préconcues sur les arabes (sauvaaaagessss, terroriste, v-i-oleur). arretez de penser que chaque arabe qui devient visible est par défaut un exemple au nom d'une supposée communauté en france, un trophée d'exemplarité à ressortir uniquement lorsque cela vous arrange dans vos conversations de cafés.
arretez de foutre cette pression irrationnelle sur une personne qui n'est définie uniquement qu'à partir de son identité raciale, racialisée. on a rien à prouver. rien à excuser. on existe de nous memes, dans nos maisons, nos intimités, nos religions, nos histoires, nos mythes, nos amours, nos douleurs et nos accomplissements, et meme si la reconnaissance est un cadeau de plusieurs annees (souvent de dur labeur), qu'elle permet une forme de visibilité, que cette visiblité devient une arme radicale, une forme d'empuissement, nous avons le droit d'exister en dehors de vos obsessions, vos morales, vos " services ", vos conseils, vos générosités, vos points de vue. nous avons le droit d'exister (bordel!) en dehors de vos caméras, livres, articles, recherches. nous existons en nous mêmes, de nous memes, dans nos maisons en banlieue, en ville, en zone rurale, de l'autre côté de la méditerranée, dans nos périphéries. à travers nos intimités, religions, histoires, mythes, douleurs et accomplissements -à travers nos solitudes, errances, paradoxes, dignités, illuminations et humanités.
*
COMMENT
RESTER
VIGILANT
CALME
SEREIN
AU MILIEU
DE CES
PHARES?
*
tu frémis. à chaque fois que tu frémis en passant devant un policier, de peur d'un énième "accident" ou « bavure », souviens-toi que tes ancêtres te vengeront là-bas, là-haut, en-bas, que *the glory is in you*, que tu es splendide, que ta vie compte et que derrière toi y’a les ancêtres qui blaguent pas, mais aussi les chouwafa attentives, les mères tattouées et maîtresses du temps, les frères en fleurs du quartier et de l’autre côté de la mer, les soeurs qui ont sorti les armures et qui veillent sur toi.
*
dans mon souvenir / je me suis considéré île et désert/ loin de tout / i know it hurts / bâtard motherfucker de mes deux / loin dans le désert tu me trouveras / déjà si loin, loin, loin / entre les rochers, les serpents / ma voix sera loin, loin, loin
*
" henniti ? " -- my mom did some henna on my hands and fingers last time I went for visit. I had the chance to spend a whole night with her, my aunt and my sisters listenning to funny gossips but also heavy stories until late. I felt i was a part of them, of the *conciliabule* they created - across genders. I felt i was a part of their stories. an alien, from the outside and the inside. each time a man were coming in and disrupting that special space, they automatically changed their stories and talked about more general stuff. i asked to myself " how do they perceive me ? " -- last heir, last habibi, last night thoughts. on dit que c'est un soleil sur la paume.
*
en faisant bonne figure
tu t’es défiguré ces doigts
qui t’apprenaient à écrire
de droite à gauche
et tes lettres (déjà?)
d’une autre langue
ne voulaient plus dire
(comment dire?)
la même histoire.
crâné à l’envers,
bouche décousue,
cils de météores
espoirs, champs
vides de sens.
*
première à avoir traversé la mer
laissant derrière elle tout un monde
pour donner naissance
aux traumas mais aussi à l'or
endormis dans nos corps futurs.
*
arrête de t’excuser
arrête de te cacher
arrête de t’effacer
tu es la personne la plus merveilleuse,
la plus merveilleuse…
répète-toi
cette phrase
à chaque fois
que tu l’oublies.
*
Je n’ai qu'une langue.
il y a quelque chose d'inouï ici à marcher dans les rues, dédales, au milieu de ceux qui parlent fort, des miens, qui ne me reconnaissent pas, parmi aussi des lézards, des oiseaux de toutes les couleurs, et même des caméléons fiers qui se moquent à l'intérieur de leur cage au dessus des pauvres tortues noyées dans la salade; les chats bâtards qui attendent les poissons morts comme des gardiens devant un immeuble et les chiens jaunes errants qu'on évite de peur de croiser leur regard ou attraper la rage ou l'amour, cela porte peut être malheur, alors ces mains de fatma en argent, acier, de toutes tailles, accrochées sur moi pour me protéger de ces non-regards, bienveillants quand même :
tu n'es pas si étranger même si tu parles avec un accent.
*
où
vont les
émotions
quand
on oublie
de les
dé-
vorer
?
*
comment je me sens mieux,
à l’autre bout
du cyprès/
près de la rivière, où coule le passé,
des émotions incertaines et fausses,
peut-être une colère, un moment de doute,
des mauvaises herbes,
et ma paix intérieure,
qui me caresse le coeur, le bout des lèvres,
les yeux qui se perdent,
avec tranquillité,
comme avant,
ma chambre d’adolescent,
(étais-je mort de ne pas être moi?)
ce cyprès près de moi,
à l’autre bout.
*
dans cette glamourisation de nos luttes et de ce que tu as décidé que c’était une part de mon identité, ton combat à partir de mes silences, j’ai perdu des plumes celles qui m’aidaient à voler au dessus des bâtiments, des routes et des mensonges construits pour nous faire taire.
*
il m’a dit enlèves moi ce putain de sheitan sur ton mur subhanallah d’ailleurs tu crois que la main de fatma protège mais elle protège de rien du tout la seule chose qui nous protège c’est Dieu.
*
j’ai trahi.
d’un côté y’a ceux qui parlent d’hypocrisie
et de lâcheté
puis y’a ceux
qui parlent de survie
et de figuiers.
*
en fait t'es beur, t'es bear ou t'es berbère ?
en fait t'es beur, t'es bear ou t'es berbère ?
en fait t'es beur, t'es bear ou t'es berbère ?
en fait t'es beur, t'es bear ou t'es berbère ?
*
ce goût si amer sur ta langue
urbaine et grise
c’est la grande ville qui te manque
entendre du bruit sans arrêt
voir les lumières allumées
ne pas réussir à articuler une idée
parce que tu cours, tu cours
tellement à
la recherche de toi
perdu dans les bois
au milieu des voitures.
*
c’est marrant en repensant à ces déferlements je réalise que Montaigne qui parlait des Cannibales et la façon dont j’ai échoué à l’oral du Bac de français à cause de ce texte et là comment je peux aujourd’hui râler ou me ‘radicaliser’ (la suite des échecs) sur le stigmate de la sauvagerie ou de la bêtise qu’on m'attribue alors à ma peau précise pour enfin réaliser que le surnom que ma mère me donne depuis que je suis petit est précisément Le Sauvage.